
Crédit : Andréanne Simard
Petite fable triste et amusante, légèrement romancée. Une fable qui résume bien les dangers de la saison de la chasse en terre insulaire.
Il cherche à tirer son coup, à mettre le collet au bon cou.
Mais pour ne pas risquer la balle perdue, le chasseur à de la stratégie de grand ingénu.
Il s’est dit, rien ne sert de courir il faut partir à point, c’est pour cela que je viserai au moins 3 ou 4 lapins.
Il utilise la technique du pistage. Il traque sans compter ses heures. Il poursuit ses efforts de piégeage.
Mais à un certain moment il vient à se demander, sur quelle proie il devrait peut-être se concentrer.
Le noir est ténébreux et mystérieux, ses cachettes me rendent furieux. Il a le tour du camouflage et ça complexifie mon ouvrage.
Le blond cendré est très rusé, il y a de quoi s’exténuer même si c’est celui que j’aimerais cuisiner, je préfère peut-être tout de suite abandonner.
La petite brunette est très rapide, mais semble avoir le regard vide. Pas trop lucide et pas trop laite, elle prend malheureusement constamment la poudre d’escampette.
La rousse aux belles rosettes qui fait des steppettes habillerait bien mon assiette. Mais comment donc je pourrais m’y pendre pour réussir à faire frire son petit cœur tendre?
Les réflexions et les actions de grand con s’étalèrent sur des semaines, des mois, des saisons.
Dès qu’il visait de son canon l’animal, il détournait son attention vers un autre qui lui paraissait plus admirable, atteignable.
À force de s’étourdir et de ne savoir lequel choisir, ses munitions finir par moisir. Son arme à feu s’est éteinte par le souffle des soupirs de ses désirs sans fin.
Et le chasseur retourna bredouille, les poches remplies d’embrouilles. Pauvre petit, il était pourtant si sûr de sa magouille.
Pauvre petit, vous l’aurez bien compris que l’homme qui chasse sans savoir qui chasser, cafouille et repart sans même se servir de ses couilles.
La trame :