Quand j’étais petite, on jouait à Harry Potter dans la cours d’école. Des petits bouts de bois pleins de terre nous faisaient office de baguette. On faisait des potions dégueulasses avec de la bouette, des feuilles pis des limaces. Au … Continuer de lire La sorcière de l’Étang-du-Nord
Vendredi dernier, le 27 Septembre 2019, fut la journée historique de la grande marche pour le climat. Des gens de partout (plus de 6 millions selon les statistiques!) dans le monde se sont mis à manifester pour signaler à leur … Continuer de lire Anxiété climatique
“Es-tu une fille des Îles?” Une réponse aux variations multiples. Certains jours, elle se sentait prise dans un rôle d’imposteur. Sa mère, une fille bien d’ici était devenue avec le temps doctorante dans la métropole, et ne revenait maintenant que deux semaines par année, le temps des vacances estivales. Elles réalisaient, mère et fille, la qualité temporaire de leur séjour insulaire. Elles s’en tenaient à répondre, sans préciser, que d’éviter la canicule montréalaise en étant dans un si bel endroit, c’était un beau plan pour une évasion d’été. La fille était aux Îles, mais simplement en tant que travailleuse … Continuer de lire “Es-tu une fille des Îles?”
Je dors dans les bras de la mer Bercé dans un cocon De douces ténèbres Et le murmure des clapotis Je sens sa main sur mon front Vague de tendresse Qui veille sur mon sommeil Profond comme ses abysses Mon jardin est planté de mâts Droits et fiers Où fleurissent des voiles Comme autant de lys blancs Au parfum de rêves Tressés de ports attrayants Qui me donne des envies d’Anticosti et de Miquelon De Chéticamp, de Terre-Neuve et de La Rochelle Pour finir par la Guadeloupe Et puis le vent me porte Des airs de piano, … Continuer de lire Les bras de la mer
Je me suis longtemps demandé pourquoi je revenais toujours aux Iles. Non, bien sûr, qu’il n’y ait aucune bonne raison de les aimer : bien avant d’y mettre les pieds, la simple vue de l’Ile d’Entrée avait suffit … Continuer de lire Les Îles, de loin
Avant de commencer, je voudrais juste souligner que j’ai écrit cet article de mon propre chef sans que personne ne me l’ait demandé. J’ajoute d’ailleurs en toute honnêteté que je n’ai moi-même demandé de permission à personne. Un des sujets chauds en ce moment aux Îles (pour moi en tout cas), c’est ce projet de construction d’une nouvelle tour de communications par Bell Mobilité au Havre-aux-Maisons. Je n’ai pas très envie de vous faire un remake de cet article de Radio-Canada qui en parle, mais je pense qu’il est nécessaire de relater les faits afin d’en venir aux points que … Continuer de lire La tour et les abeilles
J’ai emménagé le premier juin dernier avec des femmes merveilleuses dans une maison à l’année (Youpi, la chance nous a souri!) Depuis cinq jours, beaucoup de mes actions quotidiennes la concernent et elle fait partie de mes principaux sujets de … Continuer de lire La saga du frigo perdu
Partir droit devant et ne pas se retourner Partir à temps pour ne rien regretter Partir avec presque rien et voir grand Partir dans sa tête en restant bien au chaud Partir entre terre et ciel en ce matin de … Continuer de lire Partir
Un jour, on a fermé. Les volets, les lumières, On a tout éteint. On est parti. Pas faite pour l’hiver, Ne réagit pas bien au froid, On a abandonné. On reviendra en même temps que la belle saison. La neige … Continuer de lire De retour chez soi
Alors qu’aujourd’hui, Bell cause, moi, je n’ai pas grand chose à dire. Si parfois j’écris à ne plus savoir quand m’arrêter, aujourd’hui, je ne sais pas. Ça coince. Je te laisse quand même avec des petits mots rapiécés en haïkus. … Continuer de lire Pépites d’une marche au p’tit matin
L’autre jour, j’expliquais à quelqu’un pourquoi j’ai arrêté mes études après le CÉGEP pour en arriver à rentrer à l’université seulement à 26 ans (j’en ai maintenant 27). C’était parce qu’auparavant, je manquais de maturité et surtout de confiance en moi. Ça s’était transformé en gros besoin d’approbation de la part des autres et d’assurance par rapport à ce que je voulais faire, jusqu’à ce que je me donne un coup de pied dans le derrière et que je me décide à vivre ma vie en fonction de moi-même. J’ai aussi parlé de ma vie aux Îles et j’ai évoqué … Continuer de lire Pression
Un jour où je parlais avec une personne que je venais de rencontrer, un commentaire s’est échappé de sa bouche, a glissé pour venir s’étamper au milieu de mon front, me laissant secouée pendant de longues minutes après notre brève … Continuer de lire J’suis icitte pour le pick-up pis le chien
À la veille de rentrer aux Îles après une escapade d’une semaine et demi à Montréal, j’ai envie de partager avec vous un poème de mon cru écrit il y a quelques années lors du trajet de retour d’une … Continuer de lire Retour au bercail
Le temps d’un battement de paupières ou du silence entre deux notes, je me sens parfois comme une maison dans laquelle le vent s’engouffre. Parfois ce n’est qu’une fraction de seconde: le flash d’un appareil photo, un éclat de voix. … Continuer de lire Dans le creux de Novembre
Les anglophones appellent ça leur happy place (traduction littérale : « endroit joyeux »), c’est-à-dire un endroit où on se sent bien, en harmonie. J’ai passé toute mon enfance dans ces lieux où la nature régnait en maîtresse (presque) incontestée et je … Continuer de lire Mon Endroit joyeux
Vous savez, il y a quelque mois, lorsque j’ai joint la joyeuse bande sur Les Trames, on m’a accueillie à bras ouverts simplement parce que j’écris, que j’ai des idées et la volonté de les formuler pour ce blog (je … Continuer de lire Dix ans passées
Le #metoo (connu aussi au Québec comme étant #moiaussi ou #balancetonporc en France) implique la dénonciation de bien nombreux enjeux; allant des avances et sollicitations inappropriées, du harcèlement, des actes et des touchers gênants et allant jusqu’au viol. Il a fait couler beaucoup d’encre et on s’est mis à adresser le problème à l’échelle (quasi) mondiale. Beaucoup de femmes ont trouvé ça libérateur et beaucoup d’hommes ont trouvé ça menaçant et inquiétant. D’ailleurs, à ce sujet, je vous conseille fortement de regarder cette excellente vidéo. Je sais que le gros des propos de ce hashtag en particulier tournent autour des … Continuer de lire La culture du consentement
Il y eut un jour ou j’étais colline. Le dénivelé pavait ma peau et les sentiers striés s’y dessinaient doucement. Je méprisais les collines. Je souhaitais être plaine pour qu’on me regarde et qu’on voit l’horizon. Et puis j’y suis … Continuer de lire Relief
J’écris ceci sur la Grave. Quelque part entre le Musée et le Palais de Justice. Vue sur la mer de tous bords tous côtés, même pour les prisonniers. J’écris ceci en pensant à René Lapierre. Je m’excuse René, j’ai perdu … Continuer de lire Le Soleil se couche au nord
Depuis que j’ai commencé à écrire pour ce blog, j’avais hâte de rédiger et publier cet article. Voyez-vous, j’ai 27 ans et je viens tout juste de compléter ma première session à l’Université du Québec À Montréal pour le baccalauréat en Études Littéraires. Nombreux sont mes camarades trameurs qui y sont allés et qui ont déjà fait part de leur expérience UQAMienne sur ce blog. Je diffère en ce sens qu’il s’agit pour moi d’un retour aux études, puisque ça fait maintenant sept ans que j’ai complété mon CÉGEP et que je n’avais jamais étudié dans une université auparavant. J’ai … Continuer de lire Étudier à nouveau
Tu te résumes à une grosse masse orange, cette pollution visuelle qui me rappelle (encore) que là où j’ai grandi, c’est pas pareil. Jusqu’à maintenant, j’y reviens aux deux ans. C’est donc pas très souvent et très peu de temps … Continuer de lire Tu me manques…
Ça va faire deux ans que je fais partie de ceux et celles qui restent. Ce n’est pas très étonnant, je n’ai pas manqué un seul été en neuf ans d’études à Montréal et ça faisait déjà quelques années que je faisais partie de ceux et celles qui s’attardent. Année après année, le séjour estival s’allongeait. Il faut dire que ma maîtrise me donnait plus de latitude, surtout lorsque je suis tombé en rédaction. Fin août, début septembre, mi-septembre, fin septembre, début octobre, mi-octobre… Jusqu’à ne plus repartir et passer à nouveau un hiver, cet hiver qui fait peur avec … Continuer de lire Les « Scouts »
Ok, on va parler des vraies affaires un petit peu. Je sais pas si j’ai passé les derniers étés sous une roche, mais il me semble que cette année, le concept de « l’été de ta vie » me rentre particulièrement dedans. Je t’explique en bref : de Facebook à Instagram jusqu’aux conversations courantes, l’idée selon laquelle l’été est la saison qu’il ne faut pas « manquer », cette idée qui nous rappelle qu’il faudrait toujours être quelque part en train de faire quelque chose commence sérieusement à me peser. J’en prends pour preuve le fait que je suis le premier à sentir que … Continuer de lire L’été de ta vie
La plante en moto. Mais non. Pas la débarque ! La plante verte, bien entendu. Dans son pot. Toute verte. En moto. Transportée. Pour être donnée. Et aller colorer la vie de quelques inconnus. Voilà. Trimbaler sa vie sur son … Continuer de lire La plante en moto
Vous le savez peut-être : onze artistes des Maritimes, de la Manche et des Îles se sont réunis dans le cadre du projet Le chant des pistes, chapeauté par l’organisme AdMare. Continuer de lire Les yeux pleins d’eau salée.
T’es couchée, de tout ton long dans une neige plutôt réconfortante. Tu t’enfonces légèrement dans le géant tapis blanc. Tu me laisses m’installer à tes côtés? Qu’on soit là, déposés. Comme sur une nouvelle planète. Des heures sans … Continuer de lire Chasser le sommeil dans une petite serre
Quelques phrases retrouvées cette semaine sur un bout de papier. Elles racontaient un peu le moment où j’ai décidé de m’établir aux Îles-de-la-Madeleine… Octobre, en chaude robe. Sur un archipel généreux et tranquille. S’écoulent les jours. J’ai senti que les … Continuer de lire Bas de laine et feu de bois
Je suis couchée par terre dans la cuisine de mon appartement. Toutes les lumières sont éteintes. Je fixe le plafond sans le voir réellement. Je respire. Fort. J’inspire. J’expire. Je sens l’air entrer dans mon nez, ma gorge, mes poumons. Mes mains suivent le rythme sur mon thorax. Ça m’aide à me concentrer sur ma respiration. Parce que ma tête spin au maximum. Il faut que j’arrête de réfléchir, mais je n’y arrive pas. Je suis tellement fatiguée. Je réfléchis mal. Tout se bouscule. Rationnel. Irrationnel. Positif, négatif, neutre, ce n’est pas si clair en fait. Tout ce que je … Continuer de lire Épisode : Couchée dans cuisine
Habituellement, l’automne prend son temps. Les jours s’écourtent mais ralentissent, comme pour nous laisser en profiter. Pas cette année. Mon automne m’est rentré dedans comme un grand coup de vent. Sans que je sois prête. Septembre, j’ai l’impression que c’était … Continuer de lire Des fois c’est les p’tites choses
Îles-de-la-Madeleine, 6 octobre 2015. L’automne trace son chemin dans un sillage plutôt serein. Nos têtes se libèrent de tout le brouhaha de l’été. Les idées s’éclaircissent, les journées se raccourcissent, mais on a plus de temps. Plus de temps pour ranger … Continuer de lire Apprivoiser la certitude
L’été tire à sa fin et les trames estivales également! De quel sujet aimeriez vous que l’on vous jase cet automne? Ludiques Extraordinaires Saisissantes Toujours à propos Réalistes Adorables Maritimes Enrichissantes Surprenantes Divertissantes Estivales Traditionnelles Elégantes La trame : Continuer de lire Acrostiche des trames estivales
Y’a des jours où c’est juste facile. Où je me dis que tu as raison, Madeleine, qu’il suffit de t’adopter et de te laisser nous adopter en retour. Comme une promesse. Celle d’être vraie, sans attente sinon d’être juste bien. Je suis bien chez toi, Madeleine, je suis bien avec toi. J’ai fait de ton monde le mien et j’oserais dire que je te ressemblais un peu, avant même de m’identifier à toi. Dans mes valeurs, mes besoins, mes rêves. Être chez moi, chez toi, ça me fait du bien. Ce n’est pas toujours facile. Des fois, je me remets … Continuer de lire Y’a des jours comme ça
« Situé en plein cœur du golfe du Saint-Laurent, l’archipel des Îles de la Madeleine… » La formule est commune, éculée presque. Je ne vois pas un guide touristique qui ne la contiendrait pas. Mais sa banalité n’est pas ce que je lui reproche le plus. Cette phrase est trompeuse. Les Îles, c’est bien plus loin que ça en a l’air. Sur un archipel, l’isolement se nomme « insularité ». Continuer de lire Perdu au cœur du golfe
Je suis seul au fond du café avec mon espresso. Je regarde tranquillement ce qui se passe alentour, j’écoute les pièces de jazz anonymes qui sortent faiblement des enceintes. Cette foule, d’une trentaine de personnes, semble composer un tout uniforme et confus dans le café. Une masse anonyme qui participe à créer cette ambiance propre à tous les cafés de la planète. Et pourtant, chaque personne a son histoire, chaque dialogue a son contexte. La serveuse qui a le regard constamment posé sur chacune de ses tables, à essayer de visualiser l’état du repas de chacun, à voir si … Continuer de lire L’observateur du café
T’as toujours eu le bonheur facile. T’as toujours été celle qui acceptait toutes les propositions. Celle qui se lançait dans toutes les aventures sans penser aux barrières qu’on s’impose trop souvent à soi-même. Celle qui a eu peur, mais qui … Continuer de lire Cabane de couvertes
Je me suis sentie prise au piège. Je suis partie. Loin de la maison. J’ai eu peur de ne plus me sentir bien chez moi. J’ai eu peur d’étouffer. Peur de partir. Peur de ne pas avoir envie de revenir. … Continuer de lire L’oeil de l’ouragan
J’ai été faire une séance de yoga.
Mais ce n’est pas ce dont je vais parler.
Parce que je ne vous dirai pas à quel point je pouvais avoir l’air ridicule dans certaines postures.
Parce qu’aussi je vais parler du contraire.
Comment, finalement, le ridicule n’est pas.
Alors je ne parlerai pas de ma séance de yoga de cette semaine.
Je cherche plutôt à parler de « performance ».
La performance, c’est tout et rien à la fois.
C’est du trop et du pas assez.
De l’extrême finalement, à trop grande dose.
Je crois, qu’en progressant dans la vie, On réalise de moins en moins qu’on nous impose de performer.
C’est embêtant.
La performance. La pression.
On la comprend moins, elle est là, on la côtoie, elle nous tue à petit feu.
Et on l’évacue difficilement.
… la performance scolaire, les attentes au travail, la compétition au sport, la comparaison avec les pairs, l’éducation des enfants, c’est sans fin.
Performance, Pression.
C’est une atteinte.
Performance, Pression.
C’est une attente.
Souvent fausse que l’autre a de nous.
C’est lorsque l’on ne se souci pas tellement du regard des autres, que performance et pression deviennent plutôt : amélioration et bienêtre.
Alors on prend la place qu’on mérite Sans prétention.
Exemple d’une journée banale : Tu abandonnes l’idée de faire chauffer ton plat au travail ou à l’Université, la file est longue. Prétexte : « Aussi bien laisser la place aux autres, pas plus grave que ça. ».
Et LA fois, quand finalement tu fais chauffer mon plat, une personne se pointe derrière, tu écourte la minuterie, cède la place, assez pressé, pour ne pas déranger.
Un jour, ça m’est arrivé.
Ce jour, j’ai esquissé un sourire J’ai laissé la minuterie à son heure, j’ai attendu que le micro-onde fasse sa job.
Un bon 2min30.
Et j’ai jasé avec le gars qui attendait derrière moi.
ll vient de Bulgarie.
Puis, j’ai trouvé un endroit pour crécher sur les abords de la mer Noire pour le prochain voyage qui m’attendait.
En plus mes pâtes étaient chaudes.
Non mais!
Ce que je cherche à dire.
C’est que rien n’est malsain dans le fait de laisser la place à autrui, de s’effacer un peu, de faciliter l’existence des autres.
Mais rien n’est plus sain que de prendre la place qu’on mérite,
Se faire du bien, se respecter à part entière, tout comme on respecte l’autre.
Alors, voilà comment, finalement, le ridicule de mon histoire de yoga n’est pas.
Que la performance, la pression, l’atteinte et l’attente, n’existent souvent que dans nos têtes.
Et qu’elles sont bien loin de l’amélioration du bienêtre.
Que l’on fasse, en somme, un grand bien à soi-même.
Et se déposera sur nous…
…par les façons les plus spontanées et magnifiques…
…le doux regard de l’autre.
Et la trame : Big country du banjoïste Béla Fleck.
Je crois qu’il est convenable de se l’avouer. La danse des flocons qui tombent sur le sol avec grâce, les glaces à perte de vue sur la mer et la blancheur immaculée du sol, arrivé au mois de mars, ça … Continuer de lire Sortir d’hibernation
Alors qu’un nouveau souffle de neige balaye Îles, la trame d’aujourd’hui vous transporte en ville. Une réflexion urbaine, qui pourrait aussi être insulaire, qui cherche, surtout, à allumer quelques lumières. La trame : Bon Iver Towers Je sors de … Continuer de lire Comme une petite ampoule