
Je dors dans les bras de la mer
Bercé dans un cocon
De douces ténèbres
Et le murmure des clapotis
Je sens sa main sur mon front
Vague de tendresse
Qui veille sur mon sommeil
Profond comme ses abysses
Mon jardin est planté de mâts
Droits et fiers
Où fleurissent des voiles
Comme autant de lys blancs
Au parfum de rêves
Tressés de ports attrayants
Qui me donne des envies d’Anticosti et de Miquelon
De Chéticamp, de Terre-Neuve et de La Rochelle
Pour finir par la Guadeloupe
Et puis le vent me porte
Des airs de piano, de violon et d’accordéon
Des désirs fulgurants de danse
L’odeur d’un gâteau au rhum sous la cloche
La chaleur des retrouvailles et des rencontres
Des éclats de rires
Des chants entonnés en chœur
Des grappes d’applaudissements
Le crépitement d’un feu au bord de l’eau
Le cocon s’ouvre
Les voiles s’envolent
Les rêves s’estompent
Et la Grave me tend les bras
Dans toute sa beauté estivale
Ma trame : « Emmenez-moi » de Charles Aznavour, parce qu’elle m’a trotté dans la tête tout le long de l’écriture de ce poème, même si en fait c’est la version que j’ai chanté avec l’ensemble vocal Les Embruns ce printemps qui m’habitait