
Une SDF, une sans domicile fixe. Un mode de vie qui nous correspond, qui résume suffisamment bien certaines vies de notre génération d’« Y ». Le monde est tellement grand et si accessible qu’il est étourdissant de s’y camper pour un moment. Tout est à vivre, tout est à découvrir, tout est à faire. On cherche continuellement à être à la bonne place au bon moment. On a peur de manquer continuellement un bateau important. Donc on bouge, à la recherche d’un port d’attache sans amarres.
On s’implique, on rencontre, on aime et on repart juste avant que les choses se gâtent avec le quotidien de la vie. Juste avant que le banal engloutisse la nouveauté, juste avant que l’on se cristallise dans un univers ordinaire.
Le danger vous me direz c’est de ne vivre que du superficiel. En fait, quand tu es SDF, ta vie en mouvement perpétuel dégage une énergie si vive qu’elle pénètre les cœurs et les souvenirs.
En effet, le sentiment constant qu’un jour tu vas partir t’habite et habite les gens qui te côtoient. Cela a comme impact d’encourager tout un chacun à profiter continuellement du moment présent. Comme un ami qui entre à la maison qui garde son manteau sur le dos et qui doit repartir rapidement, à un certain moment, on ne sait trop quand. Il était de passage, mais il était là au bon moment. Il t’a dit exactement ce que tu avais besoin d’entendre. Il t’a fait comprendre certaines choses que tu n’arrivais pas totalement à saisir ou il t’a laissé un outil ou un bout de courage indélébile dans ton livre d’or. Et puis, il est reparti en coup de vent, avec ton sourire en souvenir dans son pack sac pour ne pas manquer le train vers une autre gare, sans amarres.
Je suis une SDF qui un jour posera ses ailes pour vivre un semblant de vie normale, qui aura probablement des allures d’exotismes non conventionnelle. Ne me jugez pas. Aimez-moi quand je suis là, on va rire, on va pleurer, on va s’aimer et puis on se reverra.
La trame :