
Là, ça va faire les textes sur la pluie et le beau temps. Madeleine, l’heure est grave. Pas le temps de parler de la météo et du printemps qui est enfin à nos portes (sauf cette fois-ci, évidemment). Le CLD ferme ses portes (se restructure en langage gouvernemental), la CRÉ disparait, le Cégep voit ses budgets coupés, le CERMIM aussi, et la municipalité des Îles doit faire plus avec moins de moyens. Autant dire qu’on n’est pas prêt de pouvoir rouler sur le chemin des Caps sans risquer de disparaitre dans un nid de poule.
Dans son éditorial du 20 mars 2015 publié dans Le Radar, Joël Arseneau chiffre les pertes économiques résultant des mesures d’austérité entre 2 et 3 M$ pour les Îles de la Madeleine[1]. La vie dans l’archipel risque d’être plus difficile pour les années à venir. Le climat est moribond; ça ne sent pas bon.
Après deux budgets d’austérité et de nombreuses annonces de coupures dans les services publics, il faut se réveiller. Ce n’est pas la première fois que tu affrontes l’adversité, hein, Madeleine? Tu t’es déjà relevé de bien pire. Les Acadiens ne sont pas du genre à se laisser abattre.
Il est temps de se lever et de s’organiser. Il faut discuter de la situation actuelle, en parler dans les villages (tu m’entends, Fatima?). Il faut développer un argumentaire plus convaincant que la tradition et les acquis. La réalité des Îles change. Il est normal que les structures économiques et sociales se transforment aussi. Une crise peut être une occasion de changement positif. Il ne faut pas que seuls les gens contre les mesures d’austérité prennent part à la discussion, mais que l’ensemble des Îles échange afin de déterminer la solution la plus adaptée.
La question n’est pas d’être pour ou contre l’austérité, mais de ne pas laisser des politiciens gérer nos affaires sans nous consulter, contre notre gré. L’avenir des Îles doit se décider aux Îles. Il faut au moins y rêver. Si les étudiants ont pu changer quelque chose en 2012, imagine ce qui est maintenant possible.
Le salut ne passe pas par l’isolement et l’apathie. Si le marketing de l’archipel est orienté autour du slogan : « Aux Îles, c’est pas pareil », les défis auxquels font face les Îles ressemblent à ceux vécus dans plusieurs autres régions du Québec. Les Îles ne peuvent tout justifier par l’insularité et doivent s’unir avec le restant du Québec pour trouver des alternatives avantageuses pour tous compte tenu de la situation.
Demain, un grand rassemblement citoyen est organisé au centre-ville de Montréal. Des milliers de citoyens y convergeront pour défendre le modèle québécois. Des organismes du secteur communautaire, syndical et scolaire y seront également représentés. D’autres manifestations seront organisées dans l’archipel. Ces évènements sont des points forts de la mobilisation, mais le travail concret de réflexion demeure à faire.
C’est peut-être encore l’hiver dans ta tête, mais le dégel point à l’horizon (encore une allusion à la météo, je sais). Maintenant que l’onde de choc est passée, il faut se rebâtir. Malgré les épreuves, Madeleine, j’ai confiance que tu sauras te relever plus forte et plus belle. Il suffit que tu ne laisses personne te prendre une chose : ta fierté. S’il y a un point sur lequel tu ne dois pas céder, c’est celui-ci. Reste fier de toi.
La trame :
[1] Joël Arseneau (2015). « Démographie et dévitalisation », Blogue de Joël Arseneau, 20 mars, [en ligne], https://joelarseneau.wordpress.com/2015/03/20/demographie-et-devitalisation/ (Page consultée le 30 mars 2015).
merci pour cette belle réflexion. Rester fier. Rester debout, a écrit Richard Séguin.
Bravo Éric.
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