Tout est parfait

Crédit : Camdiluv, https://www.flickr.com/photos/camdiluv/4441155157/
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Je suis tout le temps pognée.

Je suis pognée avec ma sacoche, mes clés de char et les mille choses que je transporte dans mes mains pour pas faire deux voyages. Je suis pognée dans ma robe qui s’envole au vent et mon café que j’essaie de pas chavirer même si j’ai les cheveux dans la face pis que je vois pas trop où je m’en vais. Je m’enfarge dans les ombres par terre, je mets le pied dans toutes les flaques d’eau. Et dans plusieurs plats. J’essaie d’être prudente, mais je me retrouve souvent dans des situations pas possibles.

J’ai les mots qui s’enfargent dans ma bouche pis les pensées qui se bousculent dans ma tête.

J’ai 26 ans pis les certitudes mêlées. J’ai fini l’université, je voyage, j’ai une belle job. T’sais, tout s’est passé comme prévu. Jusque-là, j’ai toujours su ce que je voulais, ou à peu près. Mais là je suis supposée être une adulte accomplie pis j’ai juste envie d’avoir 5 ans et pas toutes mes dents.

Je suis comme la température ces temps-ci. Un peu refroidie pis pas sûre qu’elle est à la bonne place (allo l’automne). Je suis dans une crisette de mi-vingtaine pis j’essaie d’avoir l’air confiante, sûre de ce que je fais pis pas trop stressée. Mais en vrai, je suis peu en contrôle.

Un peu comme ce texte-là, mes pensées sont toutes croches. Pleines d’affaires. Sans rien de concret.

Rien de concret, sauf mon centre d’équilibre.

Ce centre d’équilibre là, c’est ma seule certitude quand il vente trop fort. Il repose principalement sur cinq filles. Six. La sixième c’est moi. Chacune toute seule on est un peu chambranlante des fois. On vacille dans nos tempêtes personnelles. On a nos questionnements et nos craintes. Mais ensemble, on arrive à tenir en équilibre. Comme un poteau qui te garde au centre quand il y a trop de vent. Sur lequel on peut s’appuyer pour prendre son souffle quand on a trop couru dans nos têtes.

Malgré qu’on soit tellement différentes. Malgré tout ce que la vie nous garroche. Malgré que je les abandonne un peu pour fuir au loin les hivers pis la réalité.

Malgré tout, ces filles-là, elles me font du bien. On se parle. De tout, de rien ou pas. On sait sans parler. On s’écoute, on se comprend pas tout le temps, mais on se juge pas. Jamais. Des fois on se brasse un peu la cage, d’autres fois on se réconforte à grands coups de paraboles qui font même pas de bien, qui font juste rire.

On noie nos peines et nos insécurités dans trop de vin, dans la bonne bouffe pis dans des soupers de filles qui finissent souvent par un une chance qu’on s’a avec des p’tits trémolos dans la voix. On se dit qu’on est laide mi-rieuse-mi-larmoyante avec toutes nos peurs et nos angoisses. On se prévoit des soirées à l’abri, dans le fond du bois, pour faire des ménages dans nos têtes une fois par saison ou quand le besoin devient trop grand. Ou juste pour se dire et se rappeler à quel point on est extraordinaire.

J’ai la chance d’être entourée d’êtres humains absolument exceptionnels dans la vie. Mais aujourd’hui j’avais envie de leur dire merci à ces cinq-là particulièrement. Elles se reconnaîtront.

Je me suis fait éventer un peu ces derniers temps, merci de toujours me ramener au milieu, à ce qui est important.

Merci d’être vous autres.

Vous me faites du bien.

La trame (juste pour le souvenir) :

 

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