L’aide humanitaire.

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Source : (le magnifique compte) instagram/barbiesavior

Il neige.

C’est beau dehors. Je reviens d’aller pelleter à la (presque) pleine lune, j’ai les p’tites joues rouges. J’ai mis du bois dans le poêle. J’aime tellement cette température-là.

Pourtant, 75% de mes virtu-amis n’en peuvent déjà plu de la neige. Ils rêvent déjà à la douce chaleur du soleil estival (ou sud américain).

Est officiellement ouverte la saison du magasinage des vacances au soleil !

Je suis tombée sur un article dernièrement qui proposait aux Millenials (a.k.a notre génération), une liste en 5 points pourquoi c’était la meilleure idée du monde de profiter de tes vacances pour aller faire de l’aide humanitaire.

J’ai eu un malaise.

Pour deux raisons. La première parce que aide humanitaire. Aide humanitaire c’est un mot qui est utilisé à tord et à travers et qui est presque toujours faussement choisi. Tous les acteurs ne s’entendent pas sur la définition d’aide humanitaire. Généralement, il est admis que l’aide vise à sauver des vies et est définie comme l’assistance à des populations en danger de mort et à toute personne en péril. Elle ne se limite pas aux pays du Sud et concerne aussi des actions de proximité dans le monde développé. Les gens qui apporte de l’aide dans ces cas-là font un travail extraordinaire, souvent dangereux, toujours difficile.

Je ne suis pas experte sur la question et je ne prétend pas l’être. La question de l’humanitaire en est une très complexe. Même les casques blancs qui interviennent en ce moment en Syrie ne sont pas tout blanc.  Mais, deux semaines dans une école au Vietnam pendant le springbreak, c’est certain que ça compte pas.

Deuxième chose. Une fois qu’on s’est entendu sur le terme, il faut quand même faire attention. De plus en plus d’entreprises offrent l’opportunité à des gens d’aller faire une différence et d’apporter de l’aide dans un pays ou une communauté dans le besoin. Ce que l’on appelle maintenant du volontourisme (comme dans volontaire et tourisme) et qui part d’une belle et bonne intention.

Il y en a de plus en plus sur le marché et on comprend pourquoi. Selon Mark Watson, directeur de l’organisme britannique Tourism Concern les marges de profit du volontourisme se situent entre 30 et 40 %, alors qu’elles ne sont que de 2 à 3 % dans l’industrie du tourisme traditionnel.

« C’est une tendance depuis plusieurs années : le touriste ne veut plus être seulement touriste, il veut voyager autrement et se débarrasser de cette étiquette qu’il juge dévalorisante. Dans un élan philanthrope, il est parfois prêt à mettre ses vacances à profit en aidant les plus défavorisés à l’autre bout du monde. Une attitude tout à fait louable, mais malheureusement exploitée par des entreprises parfois peu scrupuleuses » lit-on sur RTBF.

Ce genre d’organisation pose problème pour différentes raisons. Le manque de formation, d’information et de préparation pour les gens qui s’engagent dans de tels projets. L’enrichissement de grandes entreprises sur le dos de la pauvreté. Les volontaires qui ne sont absolument pas qualifiés pour travailler avec les clientèles vulnérables qu’ils vont « aider ».

C’est aussi, concrètement : au Népal, jusqu’au deux tiers des enfants dans les orphelinats ne seraient pas orphelins selon Next Génération Nepal. Ils sont simplement achetés pour permettre d’ouvrir davantage d’orphelinats pour pouvoir accueillir plus de bénévoles. C’est la loi de l’offre et la demande. 

C’est un exemple parmi (malheureusement) tant d’autres.

Essayer de voyager autrement c’est bien. Je ne dis pas qu’il faut arrêter de le faire, au contraire. Il y a de belles alternatives et de belles façons de bien le faire (et d’en parler).

Par exemple, « des organismes de coopération internationale (OCI) œuvrent pour un développement humain et durable et travaillent dans une optique de solidarité internationale. Organismes à but non lucratif, ils répondent aux besoins des partenaires et des communautés locales avec lesquels ils travaillent. Les projets et stages d’initiation à la coopération internationale visent un échange réciproque, prônent la sensibilisation des stagiaires sur divers thèmes liés au développement international, et les incitent à l’engagement social » (Merci, un seul monde).

Suffit de bien chercher et surtout de se poser les bonnes questions.

Sur ce, bon magasinage !

(Aussi, ça)

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