Adulthood Achievement Unlocked

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Artiste : Skvor

C’est y est. Ça se tramait depuis un certain temps, et depuis lundi midi, c’est chose faite. Contrat signé, argent remis. J’ai eu 30 ans en octobre et, en ce cette deuxième semaine de janvier 2018, je gère officiellement une entreprise. Une entreprise pile poil dans mon champ d’études et de compétence. Une bouquinerie. L’Île du Livre. Mon bac en études littéraires va servir en fin de compte. Il faut dire que les livres et moi, on s’aime depuis longtemps. Je vous l’ai dit dans un autre texte, je suis un féroce bibliovore doublé d’un écrivain. Et maintenant, je possède ma propre librairie. Chapeau bas à Steve Cummings, le fondateur de L’Île du Livre, et à sa femme Geneviève. Ils ont créé cette entreprise, l’ont menée jusqu’où elle est aujourd’hui et m’ont donné la chance d’embarquer dans l’aventure. Je tiens aussi à exprimer un immense merci à mes parents. Je suis chanceux de pouvoir compter sur leur soutien. J’ai conscience d’être privilégié. Trouver quelque chose dans son domaine ici aux Îles n’est pas donné à tout le monde. C’est malheureux, mais c’est une réalité qui empêche le retour de bien des jeunes.

C’est donc plein de reconnaissance et d’enthousiasme que je reprends le flambeau. L’Île du Livre, je vais la développer et en faire mon gagne-pain. Mais surtout, j’ai l’intention d’en faire un lieu de vie dynamique pour tous les amoureux des livres et des jeux de société de l’archipel. Un lieu où l’on vient autant pour chercher des trouvailles littéraires que pour bouquiner tranquillement en buvant un thé ou pour travailler sur son ordinateur. Un lieu où l’on peut se réunir entre amis pour jouer à Magic, aux Aventuriers du Rail, à Yugioh, à Catane, à Pokémon, au Tricheur, aux Loups-Garous, à D&D et tant d’autres. Parce qu’on est mordu ou parce qu’on est curieux. À mes yeux, les jeux de société, tout comme les livres, sont des outils culturels fondamentaux. C’est pourquoi je trouve qu’ils vont si bien ensemble.

L’horoscope hebdomadaire de Rob Brezsny pour le Courrier international de cette semaine prédit que la caravelle sera le symbole de pouvoir des natifs de la Balance pour 2018. Cette année, selon lui, nous aurons le vent dans les voiles, allant où nous voulons malgré les caprices de la mer. Je ne crois pas particulièrement aux horoscopes, mais ceux de Rob Brezsny ont toujours une note de poésie, de sagesse ou de bizarrerie qui est agréable à lire. Ils me font sourire. Et puis, avouez que celui-ci est de bon augure pour quelqu’un qui se lance en affaire.

Cette caravelle, j’ai l’impression qu’elle m’amène tout droit vers l’âge adulte. Adulte, ce mot lourd de sens qui fait parfois peur. Sur le papier, je suis un adulte depuis plusieurs années. Je suis majeur et sur les plans physique, émotionnel et intellectuel, j’ai bel et bien atteint une certaine maturité. Néanmoins, je ne peux pas dire que tous les symboles de l’âge adulte dominent en tout temps mon existence. Maîtrise de soi, stabilité, indépendance, sérieux, responsabilité, patience, endurance, expérience, prise de décisions et sens des priorités ; ça fait beaucoup d’objectifs à atteindre et à maintenir. Mais le doit-on vraiment pour être un adulte ? Je crois qu’être adulte, s’est d’abord et avant tout se connaître soi-même, avec ses forces et ses faiblesses, accepter celles-ci et aller de l’avant dans la vie en tentant de s’améliorer toujours et encore, sans toutefois se donner des objectifs irréalisables. Gérer une entreprise, c’est du sérieux. Ça implique de grandes responsabilités. Il y a comme une aura d’âge adulte tout autour. Est-ce que je serai à la hauteur ? Suis-je suffisamment adulte pour ça, jeune homme de la génération Y qui aborde la trentaine ? Dans tous les cas, j’ai envie de jeter mes craintes et mes doutes à fond de cale et de foncer toutes voiles dehors vers ce nouveau défi aux allures de nouvelle étape de vie. Ma vingtaine a été mouvementée. Elle a passé comme un claquement de doigts. Pourtant, j’ai vécu tant de choses. Des laides comme des belles. Des tristes comme des joyeuses. Mais toutes, riches d’enseignement sur moi-même et le bois dont je suis fait.

Levez l’ancre ! Larguez les amarres ! Hissez la grande voile ! Cap vers l’infini, et plus loin encore. 2018, attache ta tuque avec de la broche, parce que ma caravelle est prête à affronter vents et marées.

Écoute la trame, parce que : C’est impossible pour moi de parler de caravelles sans penser à Christophe Colomb. Tout le long de l’écriture de ce texte, j’ai eu en tête le générique d’un dessin animé d’origine japonaise sur les aventures merveilleuses et la vie dramatique du célèbre voyageur que j’écoutais religieusement quand j’étais enfant. Je vous l’offre, nostalgique que je suis, parce ce que ce qui nous nourrit durant l’enfance contribue à forger les adultes que nous devenons. Si le coeur vous en dit, le premier épisode de la série suis le générique.

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