
Cette expression on l’a tous déjà entendue! Elle fait partie des expressions madeliniennes, de la culture locale et d’une certaine façon du charme de nos Îles pour les visiteurs. La vision idyllique de 13 000 insulaires qui vivent tranquillement au gré des saisons sur leurs îles perdues en plein cœur du golfe du Saint-Laurent et qui profitent de la vie. C’est vrai, en partie… Mais, pas tout le temps non plus!
Il y a des moments où je me sens comme ça. Je me dis qu’on est bien sur nos belles Îles, surtout l’été quand souffle une brise calme et que le soleil brille. Quand tu as la plage et la mer à côté de chez toi, c’est certain que c’est facile d’en profiter. Et, avouons-nous-le, c’est quand même plus agréable d’avoir la mer comme arrière-cour que de l’asphalte et du béton à perte de vue! Et puis, tes amis du continent, l’été surtout, tu vois qu’ils t’envient lorsqu’ils te disent que tu dois te sentir tout le temps en vacances quand tu vis aux Iles. Ben, oui… Pis non. C’est vrai qu’au lieu d’un condensé de deux semaines comme nos visiteurs, nous, les insulaires, on peut étaler les mêmes plaisirs sur des mois et vivre au rythme des Îles.
Mais le rythme insulaire, surtout l’été, il n’est pas toujours calme et reposant! On n’est pas toujours en vacances, même si on vit sur des Iles! On travaille fort aussi, des fois, et même souvent! C’est un peu comme le canard qui a l’air bien paisible sur l’étang calme! C’est une question de perception, parce qu’on ne voit pas que sous l’eau il pédale bien vite et bien fort avec ses petites pattes. Comme nous les insulaires! On garde la tête hors de l’eau et on peut avoir l’air bien tranquilles, mais des fois ça pédale vite et fort en dessous et dans notre tête aussi!
À d’autres moments, quand la vie va trop vite et que je me sens débordée, il m’arrive de penser à cette expression typique des Iles et de la remettre en question! Même ce texte, tu vois, j’allais me dire que je n’avais pas le temps de l’écrire… Puis, j’ai pensé que ça pouvait être un bon thème! Parce que quand je regarde autour de moi et que je parle aux gens qui m’entourent, surtout à cette période de l’année, j’ai l’impression qu’on est une bonne gang de Madelinots qui courent après leur temps. On n’a peut-être pas l’heure, mais des fois on dirait qu’on n’a pas toujours le temps non plus!
Une fois l’automne arrivé, les feuilles tombent des arbres, les nuages virent au gris et les vents se lèvent. Alors, tu te dis que tu vas être tranquille après l’effervescence estivale et que tu vas enfin avoir le temps de faire tout ce que tu repoussais à plus tard, à une période plus calme… Mais finalement, l’automne, il passe lui aussi et tu te rends compte que tu as été encore bien occupé! Et tes mêmes amis du continent, qui t’enviaient durant l’été, te demandent maintenant si tu t’ennuies aux Iles et te disent que ça ne doit pas être facile l’isolement entre deux tempêtes et des rafales à 100 km/h. Penses-tu? Loin de là! Même une fois l’été terminé et les touristes partis, la vie sur nos Iles, elle continue! On se retrouve entre nous et on est bien occupés à trouver le temps de faire tout ce qu’on avait mis de côté quand il faisait beau et que c’était plein de visite par ici!
Et puis, l’hiver se pointe tranquillement le bout du nez, le froid couvre nos vitres de givre et le vent sculpte des dunes de neige devant nos maisons. Et c’est là que tu te dis finalement que le temps, dans le fonds, c’est vrai qu’on l’a… On a le temps, quand on se donne la peine de le prendre. Prendre le temps! Et parfois, ça demande de s’arrêter et de se poser la question. Pour ralentir un peu. Pour se dire que même à travers la course du quotidien, on peut avoir le temps. On peut prendre le temps. Prendre le temps de regarder le paysage. Prendre le temps pour les gens autour de nous. Prendre le temps pour les choses qui nous tiennent à cœur.
Parce qu’aux Îles on n’a pas l’heure, on a le temps! Pas tout le temps, mais souvent. Surtout quand on prend le temps ou qu’on se donne le temps de le prendre! Tu comprends ?
En cette période de l’année, j’ai le goût de te dire de prendre le temps de t’arrêter un peu, de regarder autour de toi, de te demander ce qui compte vraiment et de revenir à l’essentiel. Je ne sais pas pour toi, mais pour moi, c’est un peu mon plan pour les vacances qui arrivent à grands pas!
Trame: Paul Piché / L’escalier
Oui le temps il faut le prendre. J’ai grand sur une ile paradisiaque (Guadeloupe) pas je n’avais pas forcément le temps d’en profiter, on vit notre vie, étude, transport, maison. C’est tout comme les personnes qui vivent à Paris ils ne sont pas tout le temps aux pieds de la tour Eiffel et autre monument touristique. Mais parfois, il faut savoir prendre ce temps de profiter de ce qui nous entoure (voir mon article de ce jour 🙂 )
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Très beau texte marie Ève bravo….. je m’y reconnais et j’en prend bonne note 😉!!!
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