Dégel, éveil printanier
L’hiver n’était qu’accalmie
Faisant oublier l’intensité des tempêtes
Sur la mer, comme sur nos êtres
Voir craquer, se fragmenter, dériver
Ces glaces, toutes ces contraintes gelées
Morceaux de mer, morceaux d’être
Qui devant nous s’effritent et chavirent
La retrouver, elle, la mer, s’y retrouver
Océan mer, bleue, immense, s’étendant vers l’infini
Puissance retrouvée et libérée
De ces vagues d’écumes, comme de nos sentiments
La mer, brillant de mille éclats sous les rayons du soleil
Ses vagues gonflées d’espoir dansant jusqu’au rivage
Faisant rêver de liberté
Repoussant les frontières de nos territoires, comme de nos êtres
Le mer, devenant imprévisible et déstabilisante, par jour de tempête
Ses vagues gonflées d’amertume sous l’emprise des vents
Menaçant de tout faire chavirer
Grugeant le littoral, comme nos cœurs
La mer, miroir de l’insulaire
Modèle les mœurs, comme elle sculpte le littoral
Force capable de nous soulever, comme de nous emporter
Trame de fonds, spectatrice de nos vies
La mer, celle qui sépare, celle qui uni,
Les morceaux de terre, comme les êtres
Frontière vue de la terre, reliant depuis la mer
Élargissant nos horizons
La mer, elle était là, elle était tout
Toi, moi, nous, la mer
***
Ce texte a été écrit au fil des semaines du dernier printemps insulaire, au gré des vents, des vagues, des tempêtes et des états d’âme du moment. Il est composé de fragments de pensées et de morceaux d’être ayant émergé après l’hiver, comme les morceaux de glace se fragmentant avec le dégel et laissant entrevoir de nouveau la force et l’éclat de la mer. Pour l’insulaire, le printemps est autant signe du dégel de son environnement que du réveil de nos êtres endormis par le froid et renaissant peu à peu au rythme du dégel.
Ce texte a été partagé lors la première lecture publique des Trames qui a eu lieu dimanche 14 avril 2019 à la Buvette sous le thème Rythme : Dégel.