Point de bascule

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Crédit photo : Nicolas Vigneau

 

Au P’tit Bois

Le ruisseau chante à nouveau

Libéré de sa prison hivernale

Il fait des vocalises

Entre les grands sapins

Ravivant mes souvenirs

Un pont de fer

Une cabane dans les bois

Et des jeux d’enfant

 

Des filets d’eau

Courent sur le chemin de terre mouillée

Ici et là

Des flaques couvertes

D’une mince couche de glace

Que je m’amuse à casser du bout de mes bottes

Réprimant l’envie

D’y sauter à pieds joints

Tous les matins

 

Je me remets à gravir

La butte derrière chez moi

Havre-Aubert

Toute nue devant mon regard

Beauté enivrante

Que j’accueille comme un cadeau

Emballée

Dans l’horizon immense

 

Il y un je-ne-sais-quoi

Dans le grain de la lumière

Un point de bascule

Quelque chose de flamboyant

Comme une promesse

Croix de bois

Croix de fer

Au cœur du froid qui perdure dans l’air

 

La banquise

Qui tenait l’archipel entre ses mains

Se retire doucement

Tout doucement

S’efface

Comme un rêve au réveil

Nous rendant la mer

Après nous l’avoir empruntée

Le temps d’une saison

 

La nuit

Les lumières des bateaux de pêche

Dansent sur la baie

Elles n’ont rien à envier aux étoiles

Et on peut prédire dans leur scintillement

Les pétoncles joufflus

Qu’on partage entre amis

Dans une orgie de céviche, de tartares et de vin blanc

Un p’tit jam musical en dessert

 

Partout

Le printemps s’affirme

Pétri d’espoir

 

Trame : Je trouvais que Porz Goret de Yann Tiercent, une magnifique pièce musicale au piano, s’accordait bien à mon texte.

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