
Au P’tit Bois
Le ruisseau chante à nouveau
Libéré de sa prison hivernale
Il fait des vocalises
Entre les grands sapins
Ravivant mes souvenirs
Un pont de fer
Une cabane dans les bois
Et des jeux d’enfant
Des filets d’eau
Courent sur le chemin de terre mouillée
Ici et là
Des flaques couvertes
D’une mince couche de glace
Que je m’amuse à casser du bout de mes bottes
Réprimant l’envie
D’y sauter à pieds joints
Tous les matins
Je me remets à gravir
La butte derrière chez moi
Havre-Aubert
Toute nue devant mon regard
Beauté enivrante
Que j’accueille comme un cadeau
Emballée
Dans l’horizon immense
Il y un je-ne-sais-quoi
Dans le grain de la lumière
Un point de bascule
Quelque chose de flamboyant
Comme une promesse
Croix de bois
Croix de fer
Au cœur du froid qui perdure dans l’air
La banquise
Qui tenait l’archipel entre ses mains
Se retire doucement
Tout doucement
S’efface
Comme un rêve au réveil
Nous rendant la mer
Après nous l’avoir empruntée
Le temps d’une saison
La nuit
Les lumières des bateaux de pêche
Dansent sur la baie
Elles n’ont rien à envier aux étoiles
Et on peut prédire dans leur scintillement
Les pétoncles joufflus
Qu’on partage entre amis
Dans une orgie de céviche, de tartares et de vin blanc
Un p’tit jam musical en dessert
Partout
Le printemps s’affirme
Pétri d’espoir
Trame : Je trouvais que Porz Goret de Yann Tiercent, une magnifique pièce musicale au piano, s’accordait bien à mon texte.