
Le Yukon et les Îles-de-la-Madeleine, deux endroits si différents par leurs paysages et leurs faunes. D’un côté, le Yukon offre un panorama grandiose par ses forêts, ses montagnes et ses grizzlis. Tout de cette province est d’une immensité impressionnante. Ce n’est pas pour rien que la devise provinciale du Yukon est « Plus grand que nature ». De l’autre côté, il y a les Îles-de-la-Madeleine, reconnues pour leurs paysages maritimes et leurs magnifiques plages. Contrairement au Yukon, les Îles ne sont pas dotées de montagnes, mais plutôt de falaises. La végétation se limite à de petits sous-bois où l’animal le plus massif est le coyote.
Malgré ces différences, la communauté francophone du Yukon, qui ne comprend que 13% de la population, ressemble sur certains points à celle formée par les Madelinots. Les Franco-Yukonnais ont un amour profond pour le plein air et sont, pour la majorité, des Québécois. Plusieurs, n’ayant pas trouvé leur bonheur au Québec, se sont installés à Whitehorse, la capitale du Yukon. C’est dans cette ville que plusieurs y résident et fondent leur famille.
Oui, les Franco-Yukonnais ont des points en commun avec les Madelinots. Tout d’abord, les deux communautés francophones ont des vies extrêmement occupées. J’ai l’impression que ça n’arrête jamais! À l’été au Yukon, les résidents vivent deux journées en une. Ils travaillent durant le jour et puisque le soleil ne se couchera pas avant 23 heures, sinon plus tard, ils débutent leur seconde journée une fois leur emploi terminé. Ils se lancent dans le vélo de montagne, dans l’escalade, la randonnée pédestre, le kayak, la chasse, la pêche et ainsi de suite. Ils ont de l’énergie à revendre. Les quatre mois que j’ai vécus au Yukon ont été très intenses et j’ai eu de la difficulté à m’habituer à ce rythme de vie. Pendant que moi je revenais de mon travail avec la journée dans le corps, mes colocs partaient faire du vélo de montagne!
Une fois mon contrat terminé au Yukon, je ne suis revenue à Montréal que pour deux petits mois avant de repartir, cette fois-ci, aux Îles-de-la-Madeleine. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en ce qui a trait à la communauté mis à part que les Madelinots étaient donc accueillants! J’ai découvert que le rythme de vie était rempli d’activités tout comme au Yukon, même si celles-ci sont différentes. Les Madelinots ont également un rythme de vie accéléré : après le travail, ils se dirigent vers un 5 à 7, vers leurs cours de danse, de ballet, de volleyball, de soccer, d’aquajogging et encore plus! N’ayant pas encore vécu l’été aux Îles, je ne peux que me fier aux propos de mes amis. Moi qui prévois y rester pendant l’été, j’ai l’impression que mes activités ne feront que tripler! Pas si différent du Yukon finalement.
Ensuite, le deuxième élément que partagent les Franco-Yukonnais et les Madelinots est l’amour pour la musique. Au Yukon, partout où j’allais, les performances musicales n’étaient jamais bien loin. Sur l’heure du dîner, dans un parc tout près du travail, il y avait toujours un groupe de musique invité à faire une prestation. Les festivals de musique sont de véritables événements où pratiquement tous les résidents de Whitehorse s’y déplacent, même quand ceux-ci ne se trouvent pas au Yukon. C’est le cas d’un festival de musique situé en Colombie-Britannique, dans le petit village d’Atlin, un genre de mini Woodstock où la fête n’arrête jamais.
Aux Îles-de-la-Madeleine, puisque j’y suis arrivée en hiver, je peux dire que les performances musicales se trouvent toujours sous un toit. Lors d’événements, je sais que la guitare et le violon ne sont jamais bien loin. Malgré que les Madelinots se protègent des bourrasques de vent durant l’hiver, ils se trouvent souvent rassemblés pour une activité où la musique québécoise ou acadienne joue à son maximum! Ils ont toujours le cœur à la fête et ils sont des artistes dans l’âme. La vie culturelle aux îles est très présente et foisonnante. Les pièces de théâtre, les performances musicales, les expositions artistiques et historiques font partie intégrante de la vie des Madelinots.
Finalement, le dernier élément que les Madelinots et les Franco-Yukonnais ont en commun est le respect qu’ils ont pour l’environnement. Tout comme aux Îles-de-la-Madeleine, le recyclage et le compostage sont très importants et personne n’y déroge. Dans la ville de Whitehorse, j’ai découvert à quel point les résidents s’adonnent à la cueillette de baies, de champignons et de plantes comestibles. Ils sont conscients des richesses naturelles et cherchent à les préserver tout comme les paysages grandioses qu’ils découvrent au sommet des montagnes.
Pour ce qui est des Madelinots, contrairement aux résidents du Yukon, ils peuvent obtenir une amende s’ils gèrent inadéquatement leurs ordures. Pour moi, c’était une première! J’ai d’abord senti une petite pression à bien classifier mon compostage, mon recyclage et mes ordures. Je n’en ai jamais autant appris depuis mon arrivée aux Îles-de-la-Madeleine! Comme les Yukonnais, les Madelinots s’adonnent à la cueillette de bleuets, de framboises et même du thé du Labrador. Ce n’est pas étonnant que les Madelinots cherchent à protéger leur environnement. Ils vivent sur des îles et j’ai découvert la fierté qu’ils ont pour leur lieu de résidence. Il n’y a rien de plus magnifique que la vue de la mer qui semble se prolonger jusqu’à l’infini.
Les Franco-Yukonnais et les Madelinots sont accueillants et généreux. Ils sont conscients des paysages qui les entourent et de cette beauté qui n’est pas accessible à tous. Je me compte chanceuse d’avoir vécu au sein de ces deux communautés. Mettons que jusqu’à maintenant, j’ai bien choisi mes expériences de travail!
Par Mélissa Tremblay