
Je suis le miroir de milliers de femmes qui ont été, qui sont et qui seront. Elles se retrouvent en moi et je me retrouve en chacune d’entre d’elles.
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Ce n’est que le fruit du hasard, mais j’avoue que ça me fait un peu de quoi en dedans de publier un texte à quelques jours près d’une journée importante dans mon identité et dans mon cheminement à travers la vie et le monde qui m’entoure. Je vous ai affiché mes couleurs dès mes premiers textes sur ce blog. On se connaît un peu mieux maintenant et vous savez que je peux pincer. Il n’empêche que je ne cesserai jamais, de près où de loin, de vous parler de féminisme. Par contre, si précédemment je l’ai fait sous un angle très personnel, aujourd’hui je veux vous amener ailleurs.
Le 8 mars prochain sera la journée internationale des droits des femmes.
Le 8 mars, c’est une façon personnelle et collective de faire le point sur le statut de la femme dans le monde. C’est un moment pour réfléchir sur les actions quotidiennes posées par nous individuellement, posées par les autorités et posées par les gouvernements.
Ce n’est pas “la journée des femmes”. Ce n’est pas une journée pour célébrer vos mères, vos sœurs et vos filles, leur dire qu’elles sont belles et passer à un autre appel. C’est une journée pour célébrer les luttes des femmes à travers les années et à travers les cultures.
“Le respect, ça se manifeste!”
Le 8 mars, je vous invite à célébrer plutôt les femmes qui se lèvent pour reprendre le contrôle sur leur vie et sur leur corps. Cette année, le Collectif 8 Mars manifeste sous la bannière du respect. Entendez, alors, leurs voix qui s’unissent pour dénoncer le harcèlement qu’elles subissent, pour dénoncer haut et fort leurs agresseurs et pour prendre la place qui leur revient de droit dans la législation sur l’avortement. Voyez comment elles se battent pour l’équité salariale, pour la reconnaissance de leurs stages, pour la reconnaissance de leur travaux écrits et leur propriété intellectuelle. Constatez à quel point elles sont fortes lorsqu’elles s’expriment sur la scène politique, lorsqu’elles se battent contre une majorité masculine pour faire valoir leurs droits.
On se donne des petites tapes dans le dos, on se dit que nous, dans notre société occidentale confortable, on est donc bien bons et bonnes. Or, de nombreuses inégalités persistent. Parlez-en à vos collègues qui sont payées moins cher. Parlez-en à celles qui vivent dans la précarité car elles sont célibataires ou monoparentales. Parlez-en aux communautés autochtones. Parlez-en à la culture du viol. Tout ça se passe dans notre propre cour, pis peu importe sous quel angle on le regarde, il y a encore énormément de progrès à faire pour atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes.
Le respect passe aussi par les revendications qui touchent directement notre milieu de vie. Hier, ici aux îles, se déroulait un événement social de discussion à propos des changements climatiques et de la mobilisation qui pouvait être enclenchée pour se faire entendre. Parmi les personnes présentes, nombre d’entre elles étaient des femmes. Il était inspirant de les voir prendre la parole et de connaître leurs motivations à se mobiliser: elles constatent le sentiment d’urgence et l’anxiété générée par les changements climatiques. Elles sont conscientes des enjeux qui guettent nos îles (érosion des berges, accès à l’eau potable, etc.) et dont la gravité s’accélère à mesure que la situation climatique se dégrade.
Ces femmes s’expriment alors sur des sujets qui les touchent au local, mais mondialement, en ce qui concerne le climat, « [l]es femmes sont aux premières loges des impacts de plus en plus concrets des sécheresses, des phénomènes climatiques extrêmes, de la désertification ou alors de la raréfaction des ressources.” Les femmes en milieu rural dans les pays en développement sont plus à même d’être touchées par les changements climatiques car ce sont elles qui, majoritairement, sont en charge de l’agriculture. Ce sont elles qui, également, souffrent le plus des conséquences des catastrophes naturelles causées par les changements climatiques. La protection du climat est certes une affaire de tous[-tes], mais c’est une lutte qui est féministe.
Le 8 mars, je vous invite donc à prendre un temps de réflexion. Réfléchissez sur la place des femmes dans votre société. Informez-vous sur les enjeux dans votre communauté (Spoiler alert: il y en a plein. Pour tous les goûts.) Je vous invite également à passer à l’action: si des activités sont organisées en lien avec la journée internationale des droits des femmes, mobilisez-vous, participez, engagez-vous. Faites-vous entendre. Il n’en devient que plus essentiel lorsque les luttes féministes et les luttes environnementales se croisent.
Trame: Le mystère des voix bulgares – Kaval Sviri